Stabilité émotionnelle”, un roman de Soheir Al-Mosadafah (2)

Soheir Al-Mosadafah est une écrivaine égyptienne très particulière. Sa plume s’inspire à la manière de Mahfouz des lieux purement cairotes. Ces lieux chargés d’histoire et de sens. Al-Mosadafah prend constamment sa plume pour tracer non seulement les lieux, leur histoire, mais aussi leur âme ainsi que la vie de leurs habitants. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait, comme nous en avons parlé la semaine dernière, dans son roman « Stabilité émotionnelle » où elle retrace la vie des habitants du Triangle de Maspero, avant le départ de ce quartier vers d’autres régions au Caire. Une délocalisation au service de la modernisation. Quant au quartier, il connaît actuellement une chirurgie esthétique totale qui en fera un quartier moderne et majestueux. Bref, un sacrifice qui n’était pas facile et qui a eu lieu par étapes. L’écrivain met en relief également dans le roman le nom du quartier : Maspero ! En réalité, Gaston Camille Charles Maspero est un égyptologue né à Paris le 23 juin 1846, de parents d’origine lombarde, mort en 1916. Il fit de fortes études comme interne au lycée Louis-le-Grand (1853-65), montrant surtout du goût pour l’histoire, mais, chose plus rare, attiré dès l’âge de quatorze ans par l’Egypte, passionnément curieux de l’écriture hiéroglyphique. Il a travaillé avec Auguste Mariette, responsable à l’époque du Musée égyptien à Tahrir. Ainsi, a-t-il donné son nom à la région ainsi qu’au personnage principal dans l’œuvre de Soheir Al-Mosdafah. Maspero, comme tracé par Al-Mosadafah, est un super-héros aux forces surnaturelles, un peu à la manière de superman. Ainsi, peut-il résister à tous les pièges dressés contre lui et rester intact malgré les risques. C’est un être qui se veut à l’abri des idéologies politiques et religieuses et qui vient en aide aux habitants du quartier ! Al-Mosadafah a offert à ses lecteurs une œuvre particulière où s’entrelacent les âmes des personnages et des lieux.